Département: le discours qui sonne creux

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Département: le discours qui sonne creux

« Assez de paroles, place aux actes ! »

C’est à l’aune du slogan des élus UMP et UDI de notre canton lors des dernières élections départementales que j’ai lu le dernier Seine et Marne Magazine, le journal du conseil départemental. Et je n'ai pas été déçu!

Des paroles fortes et des déclarations à l’emporte-pièce, ce magazine n’en manque pas. Mais pour la cohérence avec les actes, on repassera...

Dès l’édito du président du Département, on peut ainsi lire « un premier bilan fait apparaître de fortes contraintes et des choix antérieurs malheureux qui nous obligent à imposer dès aujourd’hui de fortes économies de structure et à assumer demain des choix dans les actions facultatives. »

Ce qui n’est pas très crédible, c’est qu’à peine après avoir dénoncé l’action de la précédente majorité, il se réjouit qu’ « une ligne Seine et Marne Express Melun-Meaux par la RN 36 sera mise en service » … décision prise par la précédente majorité.

Quelques pages après, l’article central s’intitule « Un coup de frein sur les dépenses départementales ». On y lit : « Le département examine ses comptes à la loupe. Objectif : contrôler toutes les dépenses afin de dégager des marges de manœuvre financières pour investir, sans augmenter la fiscalité. »

Ce qui n’est pas très crédible, c’est que l’une des principales mesures d’économies annoncée consiste en la suppression du festival Dépayz’arts … pour lequel aucun crédit n’est inscrit en 2015: il est en effet interrompu depuis plusieurs années.

Ce n’est pas fini. Dans la tribune des élus UMP/UDI, on lit : « La faiblesse des choix d’hier conduit aux choix forts d’aujourd’hui ! … Le nouvel exécutif a immédiatement montré l’exemple avec moins de collaborateurs, la fin des conseillers politiques (300 000€ par an d’économisés) et la restitution au budget de crédits de communication. »

Ce qui n’est pas très crédible, c’est qu’au lendemain de son élection, le nouveau président du conseil départemental annonçait qu’il ferait passer le nombre de ses collaborateurs de soi-disant 45 (sous Vincent Eblé) à … 15. Mais si c’était le cas, on devrait arriver à plus de 1 million € d’économies par an (charges comprises) et non 300.000. En d’autres termes, soit la droite a inventé le nombre de 45 collaborateurs de Vincent Eblé, soit elle n’a aucune intention d’en réduire le nombre comme annoncé. Une chose est sure en tout cas: la nouvelle majorité est déjà fâchée avec les chiffres.

« Assez de paroles, place aux actes ! », disaient-ils…

A moins que ces paroles qui sonnent creux n’aient pour autre objectif de préparer les esprits à de très mauvaises nouvelles en nous faisant le coup de l’héritage.