Etre fidèle à ce que je suis et à mes convictions

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photojpgcg2Beaucoup d’entre vous m’ont dit ou écrit leur amitié suite à ma déclaration en séance du Conseil général le vendredi 23 novembre 2012 à l’occasion du débat sur l’élargissement aux couples homosexuels du congé accordé à l’occasion d’une naissance. Jamais je n’aurais pensé devoir évoquer en séance publique ma vie privée. Pourtant le comportement de certains m’y a poussé.

 

Je n’en tire ni gloire ni honte, seulement le sentiment d’être fidèle à ce que je suis et à mes convictions.

 

Voici le texte de cette déclaration :

 

« C’est probablement la première fois que j’interviens dans une enceinte politique pour évoquer ma vie privée. J’ai toujours pensé que la préservation de l’intimité de chacun n’avait rien à faire dans le débat public.

Je n’ai jamais rien revendiqué pour moi-même.

 

Pourtant, ce débat aujourd’hui et la pusillanimité de mes amis de l’UMP démontre que le combat pour l’égalité est un combat de tous les instants. Il montre que, malheureusement, ai-je envie de dire, le combat contre toutes les discriminations est loin d’être terminé.

 

Tout comme je suis las de voir dans ma propre commune certains utilisant ma vie privée, faisant circuler l’information sous le manteau, voire en la déformant et en la dévoyant.

 

Je vis avec mon compagnon depuis quinze ans déjà et j’ai un enfant qui a un peu plus de cinq ans. Nous formons une famille. Ce n’est pour moi ni un sujet de fierté ni un sujet de honte. C’est un fait !

 

Nous formons une famille avec les mêmes soucis et les mêmes joies que toutes les autres familles : l’inquiétude quand mon fils a de la fièvre, le sourire face à sa curiosité, la volonté qu’il réussisse à l’école, l’envie de lui transmettre des valeurs…

 

Ce choix d’avoir un enfant, je vous l’accorde, n’était pas évident. Mais plus que d’autres peut-être, nous en avons pesé les conséquences, non pas tant pour nous, mais pour lui.

 

Oui, je le dis simplement : nous formons une famille. A l’image de tant de familles recomposées dans notre pays.

 

J’ignore si demain j’épouserai mon compagnon. Je ne revendique rien pour moi-même. Mais dans ce domaine comme dans tant d’autres, je revendique le droit à l’égalité.

 

Aujourd’hui, le projet qui nous est présenté par le Président du conseil général va dans le même sens. Pourquoi celles et ceux qui participent à l’éducation de leur enfant auraient-ils moins de droits parce qu’ils ont une orientation sexuelle différente ?

 

Car derrière ce débat, c’est bien un sujet plus large que nous portons : celui du refus de toutes les discriminations !

 

Notre République a le devoir de protéger tous ses citoyens, pas d’opposer les uns aux autres.

 

Peut-être du fait de mon expérience personnelle, je suis plus sensible que d’autres au combat de celles et de ceux que l’on qualifie rapidement de minorités.

 

Mais n’oublions jamais que nous sommes tous potentiellement victimes de discriminations, qu’elles soient liées au genre, à l’origine, à l’âge, au handicap ou à l’orientation sexuelle.

 

Mais tous ensemble, nous formons une majorité. »