Le sentiment d'injustice est en train de monter dans la commune

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dialogueParmi toutes les personnes rencontrées au cours de la semaine écoulée, quatre situations m'ont plus particulièrement ému.

 

Le 31 mars au soir, alors que je me rends au Conseil municipal, une dame m'appelle bouleversée. Elle est sous la menace d'une expulsion. Sa première préoccupation est de trouver un local pour mettre ses meubles à l'abri. En désespoir de cause, elle me demande aide et conseil. En tant qu'élu de l'opposition, je dispose malheureusement de peu de moyens et elle le sait. Mais je l'oriente le soir même vers les services sociaux de la commune et vers la Maison Départementale des Solidarités à Vaux Le Pénil. Je l'ai appelée plusieurs fois au téléphone depuis. Mais il est certain que sa situation mettra du temps à être résolue.

 

Samedi 3 avril, j'ai rencontré un jeune père. Il est venu accompagné de sa fille de 2 ans. Ceci me touche d'autant plus que j'ai moi-même un petit garçon qui n'a pas encore 3 ans. Nous discutons ensemble de la situation politique au plan national et au plan local. Mais il me parle aussi de sa situation personnelle. A la suite d'un problème de santé, il se trouve en congé de longue maladie et malgré son statut de fonctionnaire, il peine à être réintégré. Cet homme garde pourtant intacte l'envie de se battre. Père célibataire, il a finalement obtenu un logement social mais slalome dans le maquis des services sociaux pour faire valoir ses droits. Ma connaissance des services du Conseil général me permettra peut-être de l'orienter plus facilement. Mais chacun le comprend bien, une réponse individuelle, aussi utile soit-elle, ne peut se substituer à l'action collective. Le nombre de personnes aujourd'hui sur le carreau ne fait malheureusement que croître et les services sociaux sont trop souvent saturés.

 

Lundi matin, c'est un Méen en fin de carrière qui a demandé à me voir. Après 30 ans dans la même société, il a été licencié il y a 2 ans et malgré toutes les démarches il n'arrive pas à retrouver de situation. Il lui manque encore quelques mois pour pouvoir bénéficier d'un nombre suffisant de trimestres de cotisation. Je suis impressionné par la qualité de sa présentation et par sa détermination. En se tournant vers moi, il tape à une porte supplémentaire. Comme je le fais dans ces cas là, je l'ai orienté vers des employeurs potentiels. Je veille toujours toutefois à ne pas faire de promesses inconsidérées comme le font certains démagogues. J'espère sincèrement que ses démarches aboutiront. Mais cela montre aussi que personne n'est à  l'abri de la crise.

 

Jeudi 10 avril, un parent d'élève m'alerte sur la sécurité des enfants devant l'école Molière. Depuis quelques temps, la personne chargée de faire traverser les enfants à la sortie de l'école ne serait pas remplacée. C'est le deuxième à m'en faire part en quelques jours. Comme beaucoup de parents et d'enseignants, il s'inquiète des restrictions budgétaires qui touchent l'école, en particulier de la part de la municipalité, et garde en mémoire la suppression des bus scolaires il y a quelques mois. Je lui ai rappelé que nous étions intervenus au conseil municipal pour dénoncer les coupes claires dans le budget des écoles ou la suppression des colonies de vacances.

 

Ces quatre exemples le montrent: il s'agit d'habitants préoccupés par leur situation personnelle mais aussi par le sentiment d'un recul des politiques de solidarité dans la commune. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un renforcement de l'action en direction des familles, pas d'une nouvelle Mairie.

 

Le sentiment d'injustice est en train de monter dans la commune. On aurait tort de laisser faire.