Mémoire de quartiers

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photograffDans le journal Libération, François Lamy, Ministre délégué à la Ville, faisait part cette semaine du lancement d’un programme sur la mémoire des quartiers populaires sous l’autorité indépendante d’un collectif de chercheurs, d’associations et d’urbanistes. Il s’agira de « valoriser les initiatives déjà entreprises, de les mettre à la disposition du grand public, et de les compléter, notamment par une tournée nationale sur l’histoire locale dans les quartiers populaires ».

 

Elu d’une commune et d’une Agglomération dont plusieurs quartiers sont confrontés à des opérations de rénovation urbaine, je ne peux que souscrire à cette initiative.  Car derrière les murs de ces quartiers, ce sont des vies, des histoires, des combats qui se sont déroulés. Les oublier ou les nier, c’est aussi couper les habitants concernés de leurs racines. A l’inverse, en encourageant les habitants à se réapproprier leurs quartiers, nous disposerons d’un formidable moyen de les impliquer et de dynamiser la vie associative.

 

J’ai souvent fait remarquer ici que la rénovation urbaine ne pourrait fonctionner sans prendre en considération les aspects humains. Trop centrés sur le bâti, on risque sinon de passer à côté des habitants eux-mêmes.

 

C’est aussi le sens de l’initiative que nous avions prise l’année dernière avec Act’Art, l’association culturelle que je préside, en « graffant » les immeubles de la cité Gaston Tunc à Melun. Aujourd’hui, ces immeubles sont en cours de destruction. Mais ils auront pu être regardés différemment au cours de cette dernière année, rendant ainsi un peu de fierté à celles et à ceux qui y avaient habité.

 

Et comme le souligne François Lamy: « Parce qu’elle s’oppose à l’invisibilité sociale et qu’elle raconte une histoire de la France contemporaine, la mémoire des habitants des quartiers populaires est un vrai levier contre les discriminations et pour l’égalité des territoires et des citoyens. »